Cette obole d’argent provient de l’atelier de Melle et présente le type immobilisé du monnayage de Charles II le Chauve (823-877).
Ce souverain, fils de Louis le Pieux et petit-fils de Charlemagne, fut le dernier des empereurs carolingiens à asseoir son pouvoir de façon stable. A sa mort, une difficile succession royale laissa le champ libre au développement des monnaies régionales par les seigneurs féodaux. Les ateliers monétaires royaux, au nombre de 10 depuis l’édit de Pitres (864), luttèrent pour préserver la monnaie royale en « immobilisant » le type et la légende du dernier roi ayant frappé monnaie – Charles II le Chauve en général.
Melle, aujourd’hui en Poitou-Charente, était une mine d’argent et le grand atelier monétaire carolingien. Charlemagne en fit le centre de diffusion d’une monnaie royale uniforme et stable, perpétuant les oboles et deniers aux antiques origines et renforçant ainsi la référence à l’Empire Romain. Louis le Pieux réussit à concrétiser le contrôle royal sur les monnayages. Sous Charles le Chauve, l’édit de Pitres fixa le poids du denier à 1,75g d’argent 980‰, établit le rapport de valeur de l’or sur l’argent à 12 pour 1 et institua en parallèle des peines exemplaires pour dissuader les faux-monnayeurs.
Charles le Chauve avait choisi de reprendre le monogramme de Charlemagne avec pour légende « Gratia Dei Rex » à l’avers, et au revers la croix pattée cerclée du lieu de diffusion de la monnaie. Les monnaies « immobilisées » circulèrent jusqu’à la moitié du Xème siècle et sont donc impossibles à dater avec précision.